Paiement « in-vehicle » : Demain on ne sortira plus de son véhicule pour payer

Dans un contexte où les avancées technologiques permettent d’entrevoir de nouvelles possibilités, les acteurs du monde du paiement peuvent se pencher sur des solutions que l’on n’imaginait pas auparavant. Pour le paiement, ces avancées technologiques se sont traduites par l’apparition de nouveaux concepts rendus réalisables grâce à la multiplication d’API développées dans le domaine. Parmi ces concepts, des systèmes de paiement « in-vehicle »  font leur apparition, avec pour but de proposer des solutions de paiement directement intégrées dans les systèmes de navigation des véhicules.

Un contexte technologique favorable

Les voitures actuelles peuvent en effet être considérées comme des objets connectés, bien que plus encombrants qu’une montre ou un bracelet connecté. Les constructeurs auto ont bien compris l’importance d’intégrer plus de technologies dans leurs véhicules, influencés par le succès d’acteurs innovants comme Tesla. Autrefois, vous deviez vous munir d’un autoradio et d’un GPS : aujourd’hui tout est intégré directement dans le système de navigation de la voiture, faisant écho à l’évolution du smartphone qui combine maintenant de nombreuses fonctionnalités.

Le paiement au sein des véhicules est en effet appelé à croître sous l’effet de plusieurs facteurs, liés aux technologies disponibles au sein du véhicule :

• Les technologies vocales, qui ont notamment permis à Alexa de percer dans le domaine de l’automobile.

Les smart wallets : de plus en plus de constructeurs envisagent la création d’un wallet dans leurs véhicules pour permettre des transactions de paiement via le cloud.

La blockchain : certains acteurs ont en effet choisi de développer des crypto-monnaies utilisables de manière privative au sein du véhicule pour permettre des achats.

Applications concrètes du paiement « in-vehicle » 

Plusieurs grands acteurs du monde automobile commencent donc à proposer des applications concrètes de paiement au sein du véhicule, en collaboration avec différents PSP. En 2019, FCA, Hyundai ou encore Jaguar Land Rover ont donc proposé des systèmes de paiement embarqués permettant au conducteur :

• de naviguer sur le store de leurs commerçants, directement sur l’écran tactile du véhicule
• d’effectuer des achats sur ces stores, directement depuis la voiture
• de bénéficier de réductions sur des produits et services pertinents, comme peuvent l’être l’essence, le parking et le péage dans certains pays
• d’organiser un rendez-vous avec son concessionnaire si besoin
• …

Cette liste de fonctionnalités reste non exhaustive tant les possibilités sont nombreuses une fois qu’un système connecté de ce type est correctement installé. Comme énoncé ci-dessus, les cibles prioritaires restent malgré tout l’essence, le parking ou encore le péage, services les plus pertinents à régler depuis son véhicule.

Le vrai défi sera de réguler ce paiement « in-vehicle »  afin qu’il respecte scrupuleusement les normes sécuritaires et qu’il permette aux utilisateurs d’effectuer des achats sécurisés depuis leur véhicule. Les opportunités sont grandes pour les PSP, qui devront trouver un moyen de faire des alliances avec concessionnaires, stations-services et commerçants afin de concrétiser l’application de ces nouveaux concepts de paiement depuis le véhicule.

Les acteurs du secteur automobile semblent en tout cas investis dans le sujet, le nombre de voitures connectées étant sensé doubler d’ici 2025* comme le montre le graphique ci-dessus. Ce type de systèmes de paiement intégrés va sans aucun doute continuer de se développer pour atteindre un stade sécuritaire et technologique suffisamment avancé pour pouvoir s’imposer comme une solution fiable. Une étude de Gartner a d’ailleurs prédit que les paiements embarqués pourraient représenter 1 milliard de dollars d’ici 2023, contre moins de 100 millions de dollars en 2020.

L’exemple le plus récent est celui du partenariat passé avec ExxonMobil, pour permettre le paiement du carburant depuis le véhicule, grâce à la voix. Une technologie également exploitée par la start-up Cerence.