Encaissement : la révolution mobile

par | Mar 23, 2021 | débutants | 0 commentaires

Les acteurs du paiement cherchent constamment à proposer de nouvelles options aux professionnels en termes d’encaissement. Il existe aujourd’hui différentes manières d’accepter un paiement, des espèces au paiement par carte bancaire. De nombreux concepts apparaissent désormais afin de rendre l’encaissement plus flexible et plus mobile.

Changement dans le domaine des Terminaux de Paiement

L’une des étapes les plus fondatrices sur le marché du paiement en France fut la création en 1974 de la première carte de paiement à puce. Ce moyen de paiement, révolutionnaire à l’époque, permettait aux clients de régler leur achat sans utiliser d’espèces tout en bénéficiant de la sécurité apportée par le code secret à 4 chiffres qui sera implémenté un peu plus tard en 1990.

Afin d’accepter ces paiements par carte, les commerçants ont dû s’équiper d’un Terminal de Paiement Electronique (TPE), appareil réceptacle des cartes bancaires des clients. Ces boitiers disposent d’une fente où insérer la carte, d’un clavier permettant au client de rentrer son code et au commerçant d’avoir accès à différentes fonctionnalités. Les premiers modèles de ces TPE dépendaient de leur connexion au Réseau Téléphonique Commuté (RTC) afin de transmettre les informations du TPE vers la banque concernée.

Cette connexion au RTC est en voie d’obsolescence, concurrencée fortement par les nouveaux moyens de communication que sont le Bluetooth, le Wi-Fi et les réseaux mobiles (4G). Les avancées technologiques ont fortement influencé le domaine des TPE, qui poursuivent leur révolution pour s’adapter à ces nouvelles manières d’encaisser. Les TPE hardware traditionnels, bien que très répandus, pourraient à terme être progressivement remplacés par des TPE software, moins coûteux à maintenir et plus flexibles. C’est d’ailleurs pour anticiper cette transition que le groupe Worldline, qui a racheté le fabricant de TPE Ingenico, est en train de réfléchir à l’avenir de cette activité.

L’un des aspects remarquables de cette transition est l’importance apportée à l’aspect mobile de l’encaissement.  Fini le TPE fixe branché au réseau RTC et ne pouvant pas être déplacé : les Terminaux de Paiement sont mobiles et s’adaptent aux moyens de communication disponibles. C’est ainsi que sont apparus les TPE mobiles, fonctionnant grâce au réseau mobile et donc pouvant être utilisés en déplacement (en terrasse pour les restaurateurs ou pour les taxis et autres vendeurs ambulants par exemple). Cette mobilité va plus loin, puisque les retailers explorent aussi la possibilité d’équiper leurs vendeurs d’équipements mobiles (tablettes ou téléphones), pour leur permettre d’accompagner plus fluidement leurs clients dans le magasin. Enfin, nombre de petits commerçants s’équipent également de terminaux logiciels sur leurs smartphones.

L’encaissement a donc de nos jours plusieurs visages. Autrefois régi entièrement par les espèces, il s’adapte aujourd’hui aux différentes manières dont disposent les clients afin de régler leurs achats.  Dans le contexte de la crise sanitaire du COVID-19, la nécessité de trouver des moyens d’encaissement différents pour les commerçants se fait sentir.

De nouveaux arrivants dans un contexte de crise

Ces nouveaux moyens novateurs ont été conçus par des FinTech désireuses de se faire une place dans le monde du paiement suite à l’ouverture des flux financiers, permettant à d’autres établissement que les banques de traiter ceux-ci. De ce constat sont apparus de nouveaux types de Terminaux de Paiement appelés mPOS (Mobile Point Of Sale), plus compacts et moins coûteux que leurs prédécesseurs. Ils sont désormais adoptés par tous, y compris les acteurs bancaires, comme l’a récemment montré La Banque Postale.

Ces petits boitiers remplissent le rôle d’un terminal classique, malgré un fonctionnement un peu différent. Les différentes offres de mPOS ont pour arguments principaux un coût d’acquisition faible et une facilité d’acquisition. Le commerçant doit en effet traditionnellement contacter sa banque afin d’entamer les procédures d’ouverture d’une domiciliation bancaire, procédures pouvant durer 3 jours jusqu’à un mois. Dans le cadre des mPOS, ces procédures sont raccourcies et permettent au commerçant d’avoir accès rapidement à l’appareil et à ses outils de gestion en back-office. En plus d’être accessibles rapidement, les mPOS ont un prix d’achat plus faible que les TPE classiques. Appliquant une commission sur transaction, ces systèmes de mPOS compensent souvent grâce à celles-ci leur faible prix d’achat, ainsi que l’absence d’engagement qu’elles permettent souvent. Disposant de moins de fonctionnalités que certains TPE plus traditionnels, les mPOS se veulent volontairement minimalistes afin d’être faciles d’utilisation.

Un autre acteur de taille s’est immiscé dans le monde de l’encaissement : le smartphone. Plus qu’un simple moyen de communiquer, il est aujourd’hui un outil disposant de fonctionnalités complètes et variées, à l’instar des applications WeChat Pay ou Alipay en Chine, applications centralisant quasiment tout ce qui est faisable sur un smartphone. Certaines FinTech comme Easy Transac veulent exploiter le potentiel des smartphones afin d’y rendre l’encaissement possible. La technologie NFC permettant le traitement des transactions par carte bancaire sans contact est intégrée dans les modèles récents de smartphones, rendant plus facile la conception de solutions d’encaissement sur ce support.

Enfin, on peut mentionner l’explosion de l’e-commerce qui a permis aux commerçants d’encaisser leurs clients sans devoir être en magasin. Ces deux moyens s’adaptent parfaitement au contexte sanitaire actuel en permettant de continuer d’effectuer des transactions même sans magasins physiques ouverts. Les consommateurs du monde entier sont maintenant habitués à effectuer des achats sur Internet.

La souplesse apportée par ces nouveaux moyens d’encaissement convainc progressivement de plus en plus de commerçants, désireux de s’adapter aux nouveaux modes de consommation apparus en parallèle du contexte sanitaire. Il était impératif pour ces commerçants de trouver d’autres manières d’effectuer des ventes, le tout à un moindre coût. Même ci certains d’entre eux étaient et restent réticents à l’idée de bouleverser leur système d’encaissement, l’impact du Covid en a poussé beaucoup à considérer ces nouvelles options et ce de manière durable.

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