Titres-restaurants, vers le tout digital ?

Les titres-restaurants sont un avantage social instauré à la fin des années 1960 en France. Ils ont traversé des décennies en accompagnant les salariés des entreprises, devenant au fur et à mesure un service phare et utilisé par quasiment tous ceux y étant éligibles. L’avènement du digital a bien sûr eu son impact sur ces titres-restaurants, qui effectuent doucement leur transition d’un support physique à une plateforme numérique gérable en ligne, du chèque papier vers la carte.

La transformation des titres-restaurants en France

Le marché des titres-restaurants en France était historiquement partagé entre quatre acteurs majeurs que sont Edenred, Sodexo, Natixis et Up, possédant chacun leur version de ce titre. Pendant de longues années, la forme principale des titres-restaurants étant donc celle des chèques papier. Chaque mois, les salariés des entreprises proposant ces titres reçoivent donc un carnet de chèques qu’ils peuvent utiliser chez les restaurateurs agréés.

En 2014, un décret a entériné la possibilité de dématérialiser ces titres sous une autre forme que le papier. S’en est suivie une période de déploiement d’alternatives, sous forme de carte ou d’application mobile. C’est ainsi que sont nés Moneo Resto, Resto Flash ou plus récemment Swile.

En 2021, le format papier fait de la résistance, même s’il vieillit de plus en plus à l’ère digitale que nous vivons. Pourquoi imprimer des centaines de milliers de chèques restaurants physiques alors que des moyens de les distribuer sous forme dématérialisée existent ?

C’est de cette question qu’est née l’envie de changer le fonctionnement des titres-restaurants. La gestion des titres papier pour les restaurateurs peut être longue et fastidieuse, à devoir les trier, les conserver puis finalement les envoyer. Trouver un système dématérialisé et relativement automatisé peut considérer une véritable avancée pour ces restaurateurs comme pour la CNTR (Commission Nationale des Titres Restaurants), organisme chargé du remboursement des titres.

Parmi les acteurs historiques, Edenred a modifié au fil des années son offre pour l’adapter aux nouvelles habitudes de consommation de ses clients. Depuis leur application mobile MyEdenred, ses clients peuvent bénéficier de services plus poussés comme par exemple la possibilité de commander à l’avance leur repas, afin que celui-ci soit prêt lors de leur arrivée. Ils peuvent même réserver une table, préciser une heure de préparation, etc… Tout est fait pour améliorer l’expérience des utilisateurs de ces titre-restaurants mobiles.

Les restaurateurs, de leur côté, ont une meilleure gestion du flux de clients dans leur établissement, tout en étoffant leur proposition de services. Après ces années de transition cependant, la fin de la dématérialisation des titres-restaurants se profile, Edenred et Natixis ayant annoncé la fin de la distribution des chèques physiques d’ici 2022. Les statistiques concernant les titres dématérialisés sont d’ailleurs en hausse : pour Natixis et son offre Apetiz, les tickets dématérialisés atteignent 20 % de la valeur totale.

De nouveaux acteurs ont fait leur apparition dans le secteur assez fermé des titres-restaurants. Nous évoquions les quatre principaux acteurs en France : ils sont maintenant rejoints par de nouveaux participants. Parmi eux on retrouve en effet Swile (anciennement Lunchr) qui a réussi à convaincre le groupe Carrefour, plus gros employeur privé français, d’intégrer sa solution pour les salariés du géant du retail.

Au final, pour les consommateurs, cette dématérialisation réduit les chances de perdre les titres ou d’atteindre leur date de péremption, offre de nouveaux services (partage de l’addition directement sur l’application par exemple) et donne la possibilité de régler au centime près, évitant à l’utilisateur de perdre un peu de son solde à chaque fois.

Pour les restaurateurs, la dématérialisation a apporté une simplification du point de vue logistique et une réduction de l’insécurité. En outre, la vitrine apportée par l’application mobile, leur permet de faire la promotion de leur offre et d’améliorer la gestion des flux dans leurs établissements, réduisant la file d’attente au comptoir et améliorant l’encaissement en général.

Enfin, il s’agit surtout d’une source de réduction de la fraude qui était très présente sur les tickets papier.