Les cartes de paiement biométriques en France
Les nouveautés dans le paiement se multiplient depuis maintenant une dizaine d’années, apportant leurs lots d’innovations et de nouveaux concepts. Certaines réflexions se sont portées logiquement sur le support phare du paiement qu’est la carte bancaire, afin de trouver des moyens d’y attacher de nouveaux services tout en conservant un maximum de sécurité. A l’instar du sans-contact ou du CVV crypto-dynamique, c’est bien la biométrie qui semble s’imposer comme un des vecteurs les plus fiables en matière de paiement et ce grâce aux cartes de paiement biométriques.
Source : IDEMIA
La biométrie : l’avenir de la sécurité du paiement
Comme nous l’avions déjà évoqué dans un article précédent, la biométrie se place progressivement comme un outil incontournable de sécurisation de différentes actions de gestion financière. Rappelons que la biométrie repose sur l’identification d’une personne à partir de ses données biologiques (iris de l’œil, empreinte digitale, forme du visage…). L’authentification des utilisateurs sur de nombreuses applications bancaires disponibles sur smartphone s’effectue déjà via cette correspondance biométrique, notamment par un scan d’empreinte digitale.
La prochaine étape d’utilisation de la biométrie entérinée par les DSP va concerner la confirmation d’un achat en e-commerce, confirmation s’effectuant traditionnellement via le 3D Secure, un système d’authentification par envoi d’un code par sms. Ce 3D Secure est voué à être totalement remplacé par la biométrie, cette dernière considérée comme plus sécurisée puisqu’elle représente un facteur d’authentification forte.
Il existe ailleurs des exemples déjà très avancés de paiement par biométrie, comme c’est le cas à Hangzhou en Chine où les clients de certaines enseignes KFC peuvent régler leur repas par reconnaissance faciale grâce un terminal de paiement dédié. Difficile de ne pas rappeler la situation de la biométrie en Inde que nous évoquions précédemment, où une énorme partie de la population possède déjà une identité biométrique. Des TPE spéciaux disposant de capteurs d’empreintes digitales y sont d’ailleurs déjà en circulation.
Il n’y en tout cas aucun doute sur l’avenir de la biométrie dans le paiement. Validée par les autorités européennes de paiement et de plus en plus adoptée par les banques et leurs clients, le prochain secteur que veut conquérir la biométrie sera celui de la carte bancaire.
Source : INGENICO
L’apparition des cartes de paiements biométriques en France
Après de longues phases de test en interne, la distribution de cartes biométriques de paiement est imminente en France. Les plus grandes banques françaises généralisent peu à peu la distribution de ces cartes biométriques. Plus besoin de votre code PIN pour valider un achat sur un TPE : vous n’aurez plus qu’à positionner votre carte sur le TPE comme pour un paiement sans-contact, tout en plaçant votre pouce sur le capteur d’empreinte pour valider votre paiement.
La Société Générale, après avoir été pionnière dans le déploiement de la carte à CVV dynamique en France, expérimente maintenant cette carte bancaire biométrique auprès de ses clients. Le groupe BNP Paribas a également annoncé en début d’année 2021 la généralisation de sa propre carte de paiement biométrique, le tout après un test auprès de 15 000 porteurs ces derniers mois. Ce test a d’ailleurs été concluant avec un taux de satisfaction s’élevant à 80%. Enfin, le Crédit Agricole confirme son intention d’intensifier sa présence dans les nouveaux codes du paiement en proposant également une carte dotée d’un capteur d’empreintes digitales. Le prix de ces cartes est plus élevé que les cartes classiques, prix justifié par l’amélioration de l’expérience utilisateur et par la sécurité accrue apportée par la biométrie.
La volonté pour ces grands groupes bancaires français d’émettre des cartes biométriques est réelle, concrétisant l’avenir de ces cartes innovantes et sécurisées. Difficile également de ne pas citer les géants de la biométrie que sont Idemia et Thalès, sans qui la conception de ces capteurs d’empreintes et de tous les autres supports biométriques n’aurait pas été possible. On peut compter sur ces entreprises pour proposer de nouvelles manières d’utiliser la biométrie, dans le paiement comme dans d’autres domaines (on rappelle par exemple que des passeports biométriques existent, stockant dans leurs puces les données biométriques du porteur). Il faudra maintenant bien tenir en compte les retours des porteurs afin de parfaire les offres de cartes biométriques, mais il semble inévitable de voir à l’avenir ces cartes convaincre voire remplacer peu à peu les cartes à puces traditionnelles.
