Tout savoir sur les stablecoins et le Lugh, premier actif numérique français

Stablecoins

Les stablecoins, qu’est-ce que c’est ?

Littéralement, les stablecoins sont des actifs numériques stables, c’est-à-dire dont la valeur ne varie pas, et souvent de même valeur qu’une devise nationale, essentiellement le Dollar.

Lorsque les premières plates-formes d’échange de bitcoins sont apparues, il y a une dizaine d’années, leurs utilisateurs ont rapidement apprécié la liberté qu’offrent les transactions pair-à-pair : aucun tiers de confiance entre l’émetteur et le destinataire, des transactions quasi-instantanées, aucune permission à demander sur un réseau libre : la blockchain Bitcoin.

La facilité avec laquelle il était possible de déplacer ses actifs numériques entre deux plates-formes pour profiter d’opportunités d’arbitrage a immédiatement mis en lumière les limites des virements bancaires, nationaux ou internationaux : de 2 jours à 1 semaine d’attente, des coûts opaques, sans oublier la récurrence des blocages des fonds pour des raisons souvent illégitimes.

La question à résoudre : comment créer des dollars sur une blockchain avec les mêmes propriétés que les autres crypto-monnaies ? Et comment leur conférer une valeur ?

La réponse la plus simple a donc consisté à créer des jetons dont le sous-jacent est constitué de réserves en dollars.

Pour chaque dollar détenu dans un compte bancaire, l’émetteur pourrait créer un « Crypto dollar » donc un jeton sur sa Blockchain. À condition de faire confiance à l’émetteur, cette solution permet une mise en œuvre relativement simple.

Les stablecoins ont d’abord été fondés sur la Blockchain Bitcoin dès l’année 2012, mais l’apparition de la Blockchain Ethereum les a véritablement popularisés. En quelques années, 90% des échanges de crypto-monnaies sont réalisés contre des stablecoins dollar, dont les plus importants sont l’USDT (Tether : 50 milliards de dollars de capitalisation et plus de 90 milliards de dollars d’échanges quotidiens) et l’USDC.

Le dollar ne représente donc plus qu’une infime partie des échanges sur les marchés crypto.

Aux avantages de rapidité et de sécurité des échanges en Stablecoins pour les utilisateurs, s’ajoute celui de la tenue de compte pour les plates-formes. Nombreuses sont celles qui n’acceptent plus les dollars, s’affranchissant même de détenir des comptes bancaires pour leurs opérations.

Une tendance profonde commence à émerger : en développant des solutions fondées sur des Stablecoins, les entreprises et les utilisateurs construisent des services de plus en plus décentralisés, tentant de se dégager des dépendances bancaires.

Les grands réseaux de paiement internationaux ne s’y trompent pas : les plus visionnaires multiplient les accords et les acquisitions stratégiques dans cet univers, tandis que certains acteurs historiques font encore preuve de beaucoup de réticence.

Les stablecoins dits « centralisés » comme l’USDT ou le Lugh (Stablecoin Euro) dominent leur marché, mais des initiatives décentralisées sont nées afin de répondre différemment à l’épineuse question du sous-jacent bancaire. Dans le cas des Stablecoins décentralisés, le sous-jacent, souvent composé d’autres crypto-monnaies, est soumis à des mécanismes automatiques sophistiqués afin de garantir la valeur du collatéral.

Quelles applications ?

Comme nous venons de le voir, la première application des Stablecoins est intimement liée aux crypto-monnaies et ses bénéfices touchent à la tenue de compte et à la transférabilité, ainsi que quelques avantages de simplicité fiscale.

Au-delà de ce marché d’échanges, plusieurs domaines du paiement vont être fortement impactés par les Stablecoins.

Commençons par toutes les activités liées à la « tokenisation » : pour faire simple, sur une blockchain, nous pouvons tokeniser un actif, et en programmer les règles de gestion au travers de smart contracts. Cela peut être le cas pour des produits financiers, mais également pour des actifs numériques tels que les NFT (Non Fongible Token).

Dans les deux cas, ces actifs numériques s’échangent sur la blockchain sur laquelle ils sont émis. Mais la contrepartie de cet échange, le paiement, doit avoir lieu dans une monnaie « Blockchain » pour être enregistrée publiquement et irrévocablement dans le registre distribué. Et cette monnaie serait avantageusement libellée en Euro ou dollar plutôt que dans une crypto-monnaie volatile.

C’est ainsi que les stablecoins vont pouvoir permettre le traitement de la « patte cash » et ainsi automatiser et finaliser tout le processus sur la Blockchain.

Dans la lignée de cette application de paiement interne aux applications décentralisées, les stablecoins sont massivement utilisés dans les applications de finance décentralisée (DeFi). Sans entrer dans les détails des systèmes techniquement très raffinés de la DeFi, son premier concept consiste à créer des services de prêts et d’emprunts de stablecoins ou de crypto-monnaies, gérant automatiquement les collatéraux et les mécanismes d’appel de marge ou de liquidation afin de garantir la stabilité et la liquidité du système. La DeFi permet donc d’emprunter ou de prêter de l’argent sans organisme bancaire, en faisant confiance à des algorithmes.

Nous pourrions également parler de Diem (Ex-Libra de Facebook), des initiatives naissantes d’Amazon, de l’intégration de l’USDC dans les mécanismes de compensation de VISA, mais je vous invite à regarder de plus près la formidable initiative de Casino qui ouvre la voie au développement du premier Stablecoin Euro de confiance, dont l’usage va s’étendre du marché des crypto-monnaies à celui des usages Retail.

C’est dans ce contexte d’innovation monétaire & paiement que les Etats se sont mobilisés pour tenter d’apporter une réponse publique à l’ensemble de ces initiatives privées. Deux grandes tendances se dessinent : les Monnaies Numériques Banques Centrales « interbancaires » et les MNBC retail. D’un côté, les MNBC interbancaires arrivent sur le terrain de Swift, tandis que les MNBC retail viennent directement concurrencer les Euros « bancaires » dont chacun dispose sur son compte bancaire, avec une question épineuse aux enjeux systémiques : faut-il avoir davantage confiance dans un Euro numérique émis par une Banque Centrale ou dans un Euro bancaire traditionnel ?

Quels bénéfices dans le paiement électronique ?

La plus grande différence d’un paiement blockchain/crypto/stablecoin par rapport aux systèmes existants réside dans la direction des flux. Tous les systèmes de paiement « legacy » sont fondés sur le prélèvement, ou une autorisation de prélever.

Un paiement Blockchain est un envoi direct du payeur vers le bénéficiaire, à l’image d’un paiement cash. Aucun tiers ne vient s’intercaler dans cette transaction. De fait, l’intégration se conçoit beaucoup plus simplement et de nombreuses données peuvent être ajoutées au flux de paiement. La signature électronique étant la clé d’un paiement blockchain, la même clé permettra de certifier des informations liées à l’identité, la fidélisation ou tout autre attribut du paiement.

Grâce aux évolutions des blockchains, en particulier avec l’essor des « layers 2 » de la plupart d’entre-elles, les applications de micro-paiement vont pouvoir se généraliser en bénéficiant de frais de transactions indolores, ouvrant la voie par exemple au paiement en streaming. Pour un utilisateur d’un service, le paiement dudit service peut être ouvert et refermé à tout moment sans risquer de prélèvement abusif.

Le rythme de développement dans l’univers des blockchains et des crypto-monnaies est particulièrement soutenu : l’expérience client, les innovations d’usage, mais aussi la sécurité et la protection du consommateur vont être challengées par ces nouvelles infrastructures techniques décentralisées : les bouleversements semblent inévitables !

Sceme dans tout ça ?

Sceme a été créée mi-2020 avec la conviction que ces nouveaux actifs numériques allaient rapidement faire leur entrée dans de nombreuses applications liées au paiement.

Sceme développe donc une infrastructure dédiée à l’émission et la gestion d’actifs numériques. La société est le partenaire technique de Lugh/Casino pour l’émission du Lugh. Nous développons notre offre pour permettre à nos clients de lancer leurs propres stablecoins, et également de construire des solutions de paiement innovantes.

La plate-forme SaaS de Sceme permet aujourd’hui le lancement et le pilotage de projets de tokenisation, de paiement, mais également d’échange de NFT.

Vous voulez en savoir plus sur Sceme ? 

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