L’acceptation des paiements – une double révolution

par | Juin 21, 2021 | débutants | 0 commentaires

Dans le commerce physique, l’attente en caisse est un des principaux irritants. Pour remédier à ce problème et avec le développement des solutions de paiement mobile, l’innovation dans le domaine de l’acquisition des paiements s’est concentrée sur des solutions alternatives plus fluides. Par ailleurs, les expériences de vente en mobilité se démocratisent avec la multiplication des prises de commande en file d’attente, des pop-up stores et corners de vente et un besoin renforcé d’optimiser la surface de vente. Le taux de croissance annuel des systèmes d’encaissement mobiles est d’ailleurs évalué à + 20 % jusqu’en 2024. Une tendance qui n’a fait que s’accélérer depuis la crise sanitaire.

Acquisition des paiements

Source : Wel-com

Les terminaux mobiles mPOS : La 1ere révolution

Un terminal de paiement électronique (aussi appelé TPE) est un appareil électronique capable de lire les données d’une carte bancaire, d’enregistrer une transaction, et de communiquer avec un serveur d’authentification à distance.

Historiquement, ces terminaux étaient très couteux et n’étaient rentables qu’à partir d’un certain niveau de transactions. Les banques ont démocratisé l’accès à ces terminaux en proposant aux commerçant des modalités de locations avec la facturation d’un service de maintenance.

Ce sont les technologies liées à la téléphonie qui ont permis de rendre les TPE vraiment mobiles. L’arrivée de ces terminaux de paiement a permis aux professionnels itinérants de pouvoir accepter les paiements par carte bleue où qu’ils soient : sur les marchés, dans un food truck, durant les salons…

Avec la norme GPRS, puis la 3G et la 4G, les données peuvent être envoyées et reçues à condition d’avoir un appareil doté une carte SIM. Ces technologies ne sont plus l’apanage des poids lourds du secteurs comme Ingenico et Verifone. Des acteurs low cost comme SumUp et myPOS se sont lancés sur le marché pour permettre à un maximum d’entrepreneurs et de commerçants d’accéder à la mobilité.

Sans engagement ni abonnement ils sont très économiques à l’achat si on les compare aux TPE mobiles professionnels. Alors que ces derniers coûtent généralement aux alentours de 400 euros, on peut faire l’acquisition d’un de ces petits boîtiers pour moins de 80 euros.

La commission sur les transactions, plus élevée que celle que pratiquent généralement les banques, varie de 1 % à 2,75, avec souvent une offre dégressive (comme chez iZettle).

izettle - acquisition des paiements

Version 2 du lecteur d’iZettle, pionnier des terminaux pour smartphone.

L’innovation du paiement sans contact

Dans le domaine du paiement électronique, l’arrivée du paiement sans contact a constitué une petite révolution, comparable à celle de la carte à puce.

Le paiement sans contact est rendu possible par l’émergence de la technologie NFC (Near Field Communication), elle-même dérivée de la technologie RFID, utilisée dans les antivols. La technologie NFC permet de transmettre des informations à un périphérique, situé à une distance maximum de 10 cm.

L’acquisition des paiements par QR code à la conquête de l’Asie

En Asie c’est le paiement par mobile via QR code qui a pris l’avantage. Le QR code a conquis l’Asie car il ne nécessite quasiment aucun équipement : un smartphone, même bas de gamme, suffit à effectuer ou recevoir ce type de paiement ; les commerçants n’ont pas à s’équiper de terminaux bancaires. Alipay et WeChat s’accaparent la quasi-totalité des paiements par QR code : ils représentaient à eux deux 90% du marché Chinois alors que les paiements par QR code correspondaient à plus de 40% des paiements totaux en Chine. Depuis, quelques années, le développement des technologies de reconnaissance faciale leur ont également permis d’investir une nouvelle technologie nommée « Smile to Pay ».

Ils sont également présents dans le reste de l’Asie où le développement des paiements mobiles est moins avancé mais reste toutefois très demandé.

En Afrique, pour le moment le paiement par téléphone est principalement basé sur les sms, mais le développement progressif des smartphones va de pair avec celui du paiement via QR code.

Le problème avec le QR code, c’est la sécurité : il n’est pas assez sécurisé et il est presque impossible de vérifier son authenticité à l’œil nu, ce qui ouvre la porte à de nombreuses fraudes.

Du nouveau dans le paiement nomade

L’encaissement nomade est déjà utilisé par les enseignes qui sont en quête de fluidité et d’expérience client satisfaisantes. Les acteurs du paiement redoublent d’inventivité pour leur proposer des expériences innovantes. Le scan and go, les caisses automatiques, les bornes interactives et surtout les fameux magasins sans caisses inaugurés par Amazon dans son enseigne Whole Foods aux Etats-Unis.

De nombreuses solutions alternatives se développent, mais le vendeur doit souvent connecter en Bluetooth sa tablette à un mPOS (mobile Point of Sale ou petit TPE mobile), ce qui peut parfois manquer de simplicité. D’autant plus que les connexions ne sont pas toujours très stables.

Fin 2020, Monext lançait des pilotes avec Visa et Mastercard sur une solution où le client paie en approchant simplement sa carte de la tablette ou du smartphone Android du vendeur, ou en tapant son code sur l’écran pour les montants de plus de 50 euros.

MarketPay a également noué un partenariat avec Samsung pour développer un système de paiement nomade de ce type en se basant sur la technologie du constructeur de téléphones.

De telles technologies basées sur des applications ont le potentiel de supprimer la queue dans les magasins de détail où les acheteurs peuvent payer le personnel de vente présentant des appareils Android portables, au lieu d’avoir à attendre à un comptoir de caisse.

La transition du hardware vers le software

Dans les années 2014 et 2015 sont apparus des principes de « Wallets » proposés initialement par les deux géants américains Apple et Google (Apple Pay et Google Pay). Ces portefeuilles électroniques disponibles via une application mobile permettent le paiement en sans-contact via smartphone évoqué en première partie. Après avoir enregistré ses informations bancaires dans l’application, le client pourra régler des achats en sans-contact en approchant son mobile des terminaux de paiement. Ce paiement est très similaire au paiement sans-contact classique à la différence qu’il ne nécessite pas de carte bancaire et que son plafond est plus élevé.

L’année dernière, Bloomberg révélait qu’Apple avait acquis une start-up canadienne Mobeewave, qui permet de transformer n’importe quel téléphone en terminal de paiement sans contact sans boitier. Déjà fortement présent dans le paiement mobile (Apple Pay) auprès des particuliers, Apple y voit l’opportunité de gagner encore du terrain dans les paiements en ciblant désormais les commerçants, pour leur proposer demain un service d’acquisition des transactions « made in Apple ».

L’accélération du progrès technique a cela de pervers, que les entreprises ne savent pas situer le moment propice pour investir dans la rénovation d’un système vétuste mais qui fonctionne pour un nouveau système qui pourrait lui-même devenir obsolète rapidement. C’est précisément ce mouvement qui transforme aujourd’hui l’industrie des paiements et notamment sur le sujet de l’acquisition. Alors, que les vieux terminaux ont cédé la place aux boitiers plus légers dans de nombreux petits commerces, le téléphone et les autres appareils mobiles pourraient bientôt les remplacer.

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