La crise relance les solutions de microcrédits et micro-prêts

par | Juin 7, 2021 | débutants | 0 commentaires

La production de crédits à la consommation a connu une forte croissance ces 10 dernières années, avec une accélération notable depuis 2015 pour atteindre, avant la crise, le chiffre record de plus de 67Mds€.

L’année 2020 a marqué un arrêt à cette dynamique de croissance. Le premier confinement et l’effet deuxième vague, combinés à une chute de confiance et une chute de la consommation ont entraîné deux baisses significatives de la production de crédits.

Faisant face à un contexte économique défavorable (environnement de taux bas, risque de défaut de solvabilité accru), les acteurs traditionnels du crédit doivent se renouveler et s’offrir de nouvelles opportunités de croissance.

Micro-crédit

La crise a accéléré l’utilisation des facilités de paiement tel le paiement fractionné. Pour le consommateur, le paiement fractionné s’est imposé comme une solution judicieuse (gestion de budget), alternative au découvert bancaire, et surtout simple et immédiate.

L’autre solution innovante concerne les micro-prêts ou microcrédits. Les microcrédits sont des prêts pouvant aller jusqu’à 1.000 euros et dont la durée est inférieure à trois mois.

Le micro-prêt : un moyen d’accéder à des petits crédits.

Les micros prêts ou microcrédits sont une conséquence de l’ouverture des flux financiers permise par l’Open Banking et des besoins changeant des consommateurs en matière de crédit et de services financiers. Ils peuvent prendre différentes formes, mais sont à l’origine pensés pour les personnes fragiles financièrement ou souhaitant bénéficier d’un prêt en dehors du système bancaire classique.

Le micro-prêt répond aux besoins de certaines personnes qui voient leur demande refusée par des banques ou organismes traditionnels. D’un montant variable mais jamais excessif, le micro-prêt est finalement une aide permettant à des particuliers étant instables financièrement à un instant t de pouvoir malgré tout bénéficier de fonds.

En France, il faut effectivement remplir un certain nombre de critères pour être éligible à ces types de crédits. Le micro-crédit est une solution qui se caractérise par son aspect alternatif à la finance et au système bancaire traditionnels.

Il existe un type de microcrédits à vocation sociale, ne pouvant pas être accordé de manière complètement libre. Deux éléments sont nécessaires pour monter un dossier de demande de microcrédits :

  • Ce dossier devra être monté en collaboration avec un accompagnateur social
  • Le dossier doit présenter un objectif cohérent, motivé par de vrais besoins sociaux (insertion professionnelle, accès au logement, aide au permis de conduire dans certaines régions…)

Au-delà de cette proposition de micro-crédit pour ces cas assez extrêmes, de nombreuses entreprises proposent des crédits en ligne accessibles à tous. Après avoir rempli un dossier relativement court permettant à ces entreprises d’évaluer la « santé » de votre compte bancaire, il vous sera possible d’accéder à des micros-prêts.

Un marché attractif pour les fintech

L’application Bling propose par exemple des micro-crédits de 25€ à 100€ envoyés en 3 jours ouvrés (ou instantanément pour 7 euros), qui seront récupérés par Bling quand l’utilisateur touchera son prochain revenu.

Bling est un bel exemple de l’importance de l’expérience utilisateur dans les propositions de service. L’inscription est extrêmement rapide et entièrement digitale, ne requérant aucun justificatif pour être éligible au service. L’application reconnaitra votre capacité de remboursement automatiquement, vous indiquant au passage le montant de l’avance dont vous pouvez bénéficier.

Cashper propose un service similaire de microcrédits, pour des sommes comprises entre 50 et 1000€ pour les clients réguliers (150€ maximum pour les nouveaux clients). Avec son offre « Coup de pouce » Floa propose une gamme de microprêts avec un processus de demande simplifié et un déblocage de fonds instantané.

Simulation crédit

D’autres modèles sont plus originaux comme celui de Moneybounce permet aux particuliers d’accorder un mini-crédit aux étudiants. Dans ce cas, la start-up opère comme un simple intermédiaire entre prêteurs et emprunteurs.

Les risques inhérents à ces nouvelles offres

Ces crédits-là échappent à la loi sur le crédit car ce sont de tout petits crédits : dans la mesure où c’est moins de 3 mois et moins de 1.000 euros.

Le problème qui se pose avec ces nouveaux services est la transparence des tarifs et autres taux impliqués dans ces opérations. Après avoir souscrit à un prêt, le consommateur est placé devant un choix difficile : « soit il attend 14 jours avant de bénéficier du crédit, et l’avance est gratuite ou limitée, soit il en demande le versement immédiat, et « la note flambe en général ». Selon Bling, 80% de leurs clients utiliseraient la formule express afin de bénéficier des avances instantanément.

Les plus précaires ciblés

Selon l’UFC-Que Choisir, « hormis Cashper, aucune de ces sociétés ne prend la peine d’avertir les internautes quant au risque de non-remboursement d’un crédit », ce que les banques sont, elles, tenues de faire pour les crédits immobiliers ou à la consommation. Un tel écueil est d’autant plus grave qu’elles ciblent tout particulièrement les plus précaires (CDD, jeunes, fichés à la Banque de France, etc.).

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